L'île
du Soleil- avec 10 kms de long sur 5 de
large, c’est la plus grande- se trouve
sur la partie bolivienne du lac, au large de Copacabana et c’est elle qui a
donné son nom au lac. Elle abritait, à l'époque des incas, un sanctuaire où les
Vierges du Soleil rendaient hommage à Inti, le Dieu du Soleil.
Ici, ni voitures, ni
route. L’île, aride et rocheuse, présente de nombreuses terrasses utilisées
pour l’agriculture depuis l’époque pré-inca. Ces habitants vivent de l’élevage,
de l’agriculture, de la pêche. Et le tourisme apporte un revenu supplémentaire
bienvenu.
C’est donc sur cette ile
que, pour les Incas, le soleil serait né. On comprend pourquoi les Incas ont
choisi cet endroit. Les paysages sont magnifiques. Les montagnes blanches de la
cordillère royale en toile de fond, le bleu cristallin du lac et la terre aride
de l’île font de ce lieu l’endroit rêvé pour la naissance de l’astre solaire,
le plus important dans la religion Inca. On a vraiment adoré.
Non
loin de l'île du Soleil, à 7 kilomètres, se trouve l'île de la Lune,
appelée également Koati. C'est la
deuxième plus grande île du Lac Titicaca et elle possède également des vestiges
de l'époque des Incas mais on décide de ne pas y aller. Trop cher.
Visite de l’île en trois étapes :
1.
Un bateau nous emmène en deux heures dans le sud de l’île où après l’ascension
du grand escalier inca nous posons nos sacs à Yumani, seul village au sud. Les fleurs et les arbres contrastent avec l’aridité
ambiante. En face de nous, sur l’autre rive –majestueuse- s’élève la cordillère
Royale avec, entre autres, l’Illampú, qui domine du haut de ses 6 368 m.
2.
Le lendemain, on part à l’attaque des crêtes par lesquelles une rando traverse
l’île du sud au nord par les crètes. Jeanne et Paul nous suivent sur les 10 kms
de chemins en pierre. C’est une première. Félicitations à tous les deux,
vous êtes des winners !
![]() | |
Paul médite! |
Une
heure avant d’arriver, nous pique-niquons aux ruines de Chinkana, ancien temple inca construit au dessus d’une baie
somptueuse. La Chinkana est une construction
semi-souterraine très particulière à 200 mètres du Temple du Soleil. Elle possède de
nombreux couloirs menant à plusieurs salles, d'où son nom de "labyrinthe".
Arrivée
à 15h00 à Challapampa, village au bord de l’eau avec beaucoup de charme.
3.
Une journée de plus – pas trop prévue- entre plage et balade en barque sur le
lac.
On aime ce coin paisible, un peu au bout du monde. On profite de l’atmosphère de ce lieu empreint de spiritualité.
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Purée, c'est dur! |
On aime ce coin paisible, un peu au bout du monde. On profite de l’atmosphère de ce lieu empreint de spiritualité.
La plus grande partie de l'île est peuplée d'indiens d'origine quechua et aymara, lesquels vivent ici en famille. On y parle les langues ancestrales, mais aussi la langue espagnole.
L’île est aussi très touristique. Le premier jour, en allant voir les ruines dans le sud de l’île, je repère sur le chemin un groupe de quechuas –pas des quechuas d’ici, mais ceux bien de chez nous qui ont une carte de fidélité- allant dans la même direction. Je décide de les ignorer et les double rapidement.
« Ola, como estan ? »
La Bolivie est très prisée par les français. Mais au bout d’un moment ç’est énervant. On est venu là pour rencontrer du bolivien…
La vie sur l’île est paisible. Des ânes, des cochons et des lamas vont et viennent. Certains pêchent, d’autres cultivent, d’autres préparent des encas pour les touristes qui arrivent en bateau.
Que dire de plus : les nuits sont froides et les hospedaje sommaires.
Le jour de notre départ se tient une réunion de village. Des dizaines d’hommes et de femmes sont assis sur le terrain de foot et semblent échanger. On imagine que c’est un conseil de village où les gens abordent différents points concernant la vie communautaire sur l’île.
C’est samedi, les enfants jouent sur la plage. Le soleil est là, puissant.
El lago Titikaka -29 mai
Les archéologues n’ont pas
terminé de recenser tous les sites précolombiens que les espagnols se sont appliqués
à détruire ou enterrer pour mieux s’imposer. Et ceux qui l’ont été ne sont pas
forcément mis en valeur…
Toujours est-il que, par
exemple, les rives du lac Titicaca accueillirent l’empire de Tiwinaku, la
première grande civilisation du continent et que les Incas, des siècles plus
tard, s’approprièrent ses connaissances, ses techniques et ses croyances…
Aujourd’hui, le lac
Titicaca, à 3812
mètres d’altitude, est le plus haut lac navigable du
monde. Avec 204
kilomètres de long sur 65 kilomètres de large,
ce lac aux belles eaux bleues est situé à cheval entre le Pérou
et la Bolivie, sur l’Altiplano, cette
immense plaine andine entre 3800 et 4000 mètres d’altitude.
Le lac est alimenté par
les pluies et par les rivières – plus de 25- qui descendent des glaciers des
montagnes qui bordent l’Altiplano. Au sud, le lac se
déverse dans la rivière Desaguadero.
Cependant, cette rivière ne représente que 10 % de la balance hydrique totale
du lac puisque c’est l’évapotranspiration due aux forts vents et à l’intense
luminosité du soleil qui représentent les 90 % restants. Le Lac Titicaca est
donc pratiquement un lac fermé.
On compte 41 îles sur le lac, dont quelques-unes sont habitées, telles les îles Amantani et Taquile du côté péruvien, et l’île du Soleil du côté bolivien.
Selon la légende, le Lac Titicaca, lac Sacré dans la cosmologie andine, serait le berceau de la civilisation inca. Le Dieu Wiracocha, créateur de tout l’Univers, aurait fait sortir de ces eaux Manco Capac et sa sœur-épouse Mama Occlo, avec pour mission de fonder un empire là où se planterait leur bâton d’or.
Copacabana -28 mai
Le lac Titicaca,
Copacabana, l’île du soleil, des noms qui sonnent.
Et ben ça y est, nous y
sommes pour quelques jours avant de passer au Pérou, ultime étape de notre
périple.
A quelques semaines de ce
retour qui semble approcher à grande vitesse, l’émotion est forte. Aujourd’hui
nous avons quitté La Paz à sept heures du mat pour venir ici. Cinq heures de bus
dans l’altiplano, des paysages envoutants…
La route principale étant bloquée,
nous avons pris une déviation et sommes passés par le Pérou pour revenir
ensuite en Bolivie. Avec évidemment de grands moments aux postes
frontières ! La file d’attente est longue, le soleil au zénith... Putain,
qu’est ce qu’il y a comme voyageurs, c’est à croire que personne ne bosse.
Et vas-y qu’on doit
quitter la Bolivie ( papiers à tamponner ) et rentrer au Pérou ( papiers à
remplir et tamponner ) … le tout avec nos neufs sacs prêts à éclater –on a pas
acheté trop de trucs là ?
Le passage de la frontière
se fait à pied, sous le soleil qui tape bien comme il faut. Les enfants en ont
marre, nous aussi.
On remonte dans le bus…
ouf
Et vas-y que quelques
kilomètres plus loin il faut ressortir du Pérou et rentrer en Bolivie ( et
c’est reparti : douaniers, passeports, contrôles d’identité, « Paul
t’es où ? Montre ta tête », tampons … Et c’est reparti pour la
dernière ligne droite, le passage de frontière à pied. Le bus nous attend plus
loin. Ouf (2)
Mais là n’est pas l’important.
L’émotion est forte, disais-je. Durant ce long trajet sur l’altiplano, Manu
Chao dans les oreilles, les larmes aux yeux, on se rend compte une nouvelle
fois de la chance qu’on a d’être ici. Au bout du monde. C’est vraiment magique.
L’arrivée à Copacabana se
fait dans la fatigue générale mais après quelques jours à La Paz, nous voici enfin
au calme au bord du lac Titicaca, un des plus grands lacs d’Amérique du sud. Au
cœur de la cordillère des Andes ! Le lac est traversé par la frontière
entre la Bolivie et le Pérou, notre prochaine étape.
La Paz, la tête dans les étoiles -24 mai
Les bloceos étant toujours aussi importants, on a décidé de prendre une
nouvelle fois l’avion pour venir à La Paz, ce qui nous a évité une nuit
chaotique dans le bus, stressés à l’idée de savoir que peut-être on arriverait jamais
-les accidents de la route sont très nombreux en Bolivie surtout sur cette route
menant à la deuxième capitale du pays.
« Bienvenidos
à La Paz ». Le pilote vient
de se poser dans problème. L’arrivée à la Paz en avion faut la chandelle. C’est
une expérience unique que d’arriver par l’atiplano
( les hauts plateaux ) sur cet aéroport situé à 4000m à deux doigts de la
cordillère Royale. La suite pour rejoindre le centre l’est tout autant. La
descente dans la gueule du loup, 400
m plus bas, se fait par une route en lacets qui dévoile
peu à peu un chaos urbain bruyant et bariolé inimaginable de plus de
2 000 000 âmes. La ville est découpée en plusieurs quartiers :
El Alto, le quartier des pauvres sur les hauteurs –et oui c’est ici une
question de climat (plus rude en haut ), le quartier résidentiel –maisons,
immeubles et commerces, le centre historique et le quartier des riches à 3200m
avec centres commerciaux et tours de bétons.
La Paz, avec plus de
millions d’âmes qui vivent –ou survivent est la capitale la plus haute du
monde. C’est une ville assez captivante dans le sens où elle s’étend sur un
dénivelle de 1000 mètres
entre quartiers aisés ( en bas à 3200
m ) et le haut-plateau populaire de la ville, del Alto (
à 4000 m
).
Entourée d’une centaine de
sommets enneigés à plus de 5000m, la Paz s’est développé dans un canyon aride
et encaissé et nous sommes contents d’y poser nos valises quelques jours.
La Paz est une ville
moderne et authentique à la fois. Des cafés chicos côtoient des comidas familiales qui proposent de
copieuses assiettes pour 10 bolos ( l’équivalent de 1,20 euros ). Des boutiques
pour touristes et les marchés locaux. Ici comme ailleurs en Bolivie, les rues
sont très animées. Vendeurs en tout genre, indiennes en habits traditionnels,
costards-cravates qui rentrent du boulot, taxis et collectivos qui roulent
comme des cons, cireurs de chaussures…
La réalité "paceña" c’est aussi pas mal de
misère avec les ruraux et indiens qui débarquent et s´installent en
ville pour y trouver l´Eldorado ou pour vendre leurs produits. Le logement
est critique pour nombre d’entre eux. Ils dorment souvent dans des logements à
30 centimes d’euros la nuit où ils partagent quelques mètres carrés, sans
fenêtre et sans eau.
La Paz, c’est aussi des
mains tendues dans les rues ... Mais la solidarité n’est pas un vain mot ici,
souvent les restaurateurs proposent une assiette (après le service) et les
boliviens ont toujours une petite pièce à donner –nous aussi d’ailleurs.
On ne sera restés que
quatre jours à La Paz, histoire d’acheter quelques souvenirs -faut dire que les
marchés ne manquent pas. Mais finalement, nos aprioris –négatifs- tombent petit à petit. Même si la ville n’a
pas le même charme que Sucre, on l’apprécie beaucoup plus que prévu.
On aime :
- les marchés disséminés
dans tous les coins, notamment le mercado
de las brujas plus connu sous le nom de « marché des sorcières ».
C’est ici que les boliviens viennent acquérir toutes les potions mystérieuses,
herbes, pierres magiques vendus pour soigner les maux les plus divers. Sans
oublier les fœtus de lama, véritables institutions dans l’art indigène destinés
à protéger une future construction comme une maison, un immeuble ou un pont.
Pour les plus curieux, on
trouve à La Paz des diseuses de bonne aventure, sur la place de l’église San
Francisco, prêtes à prédire l’avenir de n’importe qui ayant foi. Avec comme seul
matériel du plomb chauffé et refroidi brutalement. Etant que seul notre présent
nous intéresse, nous passerons notre chemin.
Museo de
Instrumentos musicales
Ernesto Cavour Aramayo, ex-membre du groupe Los
Jairas et spécialiste du charango est à l’origine de ce musée installé dans une
vieille maison coloniale de la rue Jaen. Les enfants et Emilie sont restés à
l’hôtel pendant que je m’offre une petite sortie citadine en solo. A
l’intérieur du musée, une collection variée d’instruments pré-colombiens (
ocarinas et toutes sortes de flûtes ), guitares, charangos en tout genre,
ocarinas, flûtes de pan énormes et autres instruments bizaroides de son
invention.
Ernesto est là, il donne un cours de charango à un
môme qui doit avoir 6 ans et qui se débrouille déjà comme un chef.
Je ressors avec son dernier CD intitulé
« Antologia ». Faut dire que le bonhomme a plus de 70 ans
aujourd’hui.
Franchement sympa, je le conseille.
Notre mention spéciale reviendra
au carnaval « Gran Poder » qui, une fois dans l’année met la ville en
ébullition. Dans cet unique but, des dizaines (centaines) de troupes
s’entraînent toute l’année. Des kilomètres de défilé à travers la ville où
danses, musique et costumes tous plus beaux les uns que les autres se marient à
merveille devant des milliers de spectateurs installés à la va-vite sur des
estrades improvisées. Du matin au soir, c’est un spectacle haut en couleurs. Epoustouflant même
Après un trajet en taxi
très « sportif » pour venir de Potosi –tout ça pour éviter le bus
bolivien et gagner une heure de trajet- nous sommes arrivés à Sucre et c’est
décidé, on va y rester au moins 10 jours le temps de faire le tour des
incontournables de la ville et de prendre des cours d’espagnol.
Le trajet était raide,
disais-je. Jeanne a eu envie de vomir durant les deux heures et demi qui nous
séparait que notre arrivée. Et nous, nous avions de sérieux doutes. Allait-on
arriver vivants ?
Les bus boliviens peuvent
soit-disant être dangereux, nous disons de même des taxis. C’est simple, à
chaque virage, notre chauffeur, les yeux rouges de fatigue attaquait de son
pied droit. Un enfer !
Nous passerons d'ailleurs de bonnes soirées avec les patrons de l'hôtel! Un grand merci à eux pour leur accueil!

Nous sommes descendus à 2800 mètres et ça fait du bien. Et d’un, on reprend des forces –eu égard à l’effet de l’altitude sur nos petits corps chétifs, et de deux on retrouve des températures estivales durant la journée. Il fait bon vivre à Sucre.
On se balade au marché, on erre dans les différents quartiers... On profite quoi...
El museo del arte indegina, le musée à ne pas manquer
Situé sur les hauteurs de
Sucre, il a déjà l’avantage d’être très bien situé et offre ainsi une belle vue
sur la ville.
On recommande ce musée à
tous les voyageurs en transit ici car il retrace l’histoire du textile dans la
région. Toutes les ethnies des alentours y sont représentées et le musée fait
partie d’un programme de développement culturel pour sauvegarder ce savoir
faire indigène. On peut admirer des tissages anciens, des instruments de
musique et costumes traditionnels mais surtout des tissus magnifiques
notamment des communautés :
-
Yampara
-
Jalq’a : le
rouge et le noir dominent dans la représentation de créatures fantastiques
(khurus) dignes de l’enfer le plus terrible. Les hommes sont minuscules,
impuissants face à leurs rêves.
-
Tarabuco : aqsus
multicolores avec l’utilisation de bleu ou de violet.

Et puis pour les enfants, el parque Cretacio
Le marché de Tarabuco
Tous les dimanches matin a lieu le marché de Tarabuco, un
village queschua situé à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Sucre. Nous prenons
un collectivo pour nous y rendre.
Ce marché
traditionnel, au déroulement inchangé depuis des siècles, propose une
extraordinaire palette de produits. Les locaux les achètent ou les troquent, ce
qui n’est pas là la moindre de ses singularités. Il est aussi une formidable
palette de couleurs, que répètent symboliquement les rayures en dégradés bleus,
rouges, noirs et verts des ballots volumineux et omniprésents qu’hommes, femmes
et enfants transportent partout sur leur dos.
Nous y passons la matinée et mangeons au marché, avec des
locaux.
Ce marché, bien que très touristique, nous a plu tant nous
avons vu de familles, d’hommes et de femmes en tenue traditionnelle.
Potosi -du 7 au 10 mai
Qui
viendrait de « Potojchi » :
qui tonne, qui explose
La légende raconte qu’un
indien de l’Altiplano se réfugia dans la montagne, à la recherche de son lama.
Alors qu’il allumait un feu, les parois se mirent à briller de mille feux… Les
indiens se refusèrent de l’exploiter la considérant comme sacrée. Puis les
conquistadores arrivèrent avec une conception toute autre du sacre.
« Je suis la riche Potosi, le trésor du monde,
la reine des montagnes et la convoitise des rois » dixit Charles Quint
qui éleva Potosi au rang de ville impériale, la seule d’Amérique du sud à
porter ce titre.
- Potosi et ses 4090m :
la ville ( de plus de 100 000 habitants ) la plus haute du monde devant
Lhassa et une des villes coloniales les plus belles d’Amérique du sud
–apparemment. Effectivement, elle a de la gueule.
- Potosi et ses mines qui expliquent
en grande partie le développement du capitalisme européen, du XVIIIème au
XIXème siècle. La ville a été au cœur de l’enrichissement de l’Espagne
coloniale. L’Espagne qui gaspilla tellement l’argent venu de ces mines qu’elle
s’endetta auprès d’autres pays européens, notamment la France.
- Potosi et ses mines et le
génocide qui en découla ( 6 millions d’Indiens aymaras, quechua ainsi que de
noirs venus d’Afrique grâce au sacro-saint commerce triangulaire qui moururent
d’épuisement, d’empoisonnement à cause des vapeurs de mercure ou de maladies
importées d’Europe.
Germinal au XXIème siècle !
Exploitée pendant trois
siècles, les espagnols surnommèrent la mine le cerro Rico « la colline
riche ». Pendant trois siècles, des milliers de galeries et d’entrées
furent creusées par ces pauvres diables qui n’avaient que des feuilles de coca
pour nourriture.
Au début du XIXème siècle,
c’est encore de Potosi que venait plus de la moitié de la production mondiale
d’argent. Depuis, les filons commencent à s’épuiser et aujourd’hui, seuls 6000
mineurs continuent ce dur labeur pour extraire argent et surtout étain ( un mineur
progresse d’environ 50 cm
par semaine dans sa galerie et remonte à longueur de journée 30 à 40 kg de minerai sur son dos
). Espérance de vie équivalente. 45
ans ! Les mineurs meurent la plupart du temps de silicose ou accidents dus aux
explosions.
La belle vie quoi.
Nous passerons
certainement à côté de quelque chose d’unique humainement mais nous avons
décidé de ne pas descendre rendre visite à ces condamnés des couloirs de la
mort. Nous ne saurons donc jamais quelle souffrance il y a au fond de ces
tunnels – à marteler les parois, à pousser les wagons jusqu’à l’extérieur, tout
ça à plus de 50 degrés, nous ne marcherons pas courbés en deux dans ces longs
tunnels étroits, nous ne connaîtrons pas les explosions à la dynamite utilisée
pour faire sauter les vaines de minerai, nous ne verrons pas les lampes de
fond, nous ne connaîtrons pas cet air irrespirable dû aux poussières, salpêtre,
amiante et carbure de calcium
Mais on ne le sent pas. Et puis est-ce bien raisonnable éthiquement parlant ?
Sinon, Potosi c'est la plaza
10 de noviembre et les rues très
animées qui en découlent, les jus de fruits du marché, les étals de
légumes et les ptites gargottes pas dégeu du tout, la casa de
la Moneda et notre hotel backpackers que l'on recommande ( 50 bolivianos par lit ). Ambiance jeune et décontractée.
Le Sud-Lipez et le salar d’Uyuni –du 3 mai au 6 mai
Avant toute chose, merci à tata Estelle et tonton Nico pour leur participation financière à cette aventure inoubliable ! Et oui c'est vous qui avez payé -en partie !
Ce fut une des plus belles
aventures du périple, en tout cas la plus extrême y’a pas de doute. Merveilleux, magique, unique sont les premiers mots qui me viennent. Mais il faut dire que cela se
mérite de partir 4 jours entre 4000m et 5300m avec des températures nocturnes
inférieures à 5 degrés !

La recette est
simple : prenez un 4X4 équipé d’une galerie pour y attacher sacs à dos,
bidons d’essence, bouteille de gaz … ; prenez un chauffeur qui connaît le
désert comme sa poche ; prenez une cuisinière typiquement bolivienne avec ustensiles
et ingrédients, prenez 4somnambules bien motivés et c’est parti pour 4 jours/3
nuits exceptionnels.
Le tout sur des étendues désertiques immenses et sur le plus grand désert
de sel au monde, le tout situé entre 3650m et 4200m d’altitude !
Amis baroudeurs, soyez
prévenus :
- c’est merveilleux
mais on en ressort quelque peu fatigués
- écoutez votre corps,
en cas de troubles persistants dus à l’altitude genre nausées et
hallucinations, il faut vire redescendre –risque d’œdème pulmonaire et cérébral
en quelques heures !
Le sud-Lipez est une région de hauts-plateaux qui s’étend au sud ouest de la
Bolivie. Ici la tectonique est très active. Pour notre plus grand plaisir, nous
cotoyrons pendant quatre jours volcans, sommets inacessibles, lagunes
merveilleuses, sources thermales, geysers. Sans oublier les pistes qui nous
serviront de guide à à travers cet immense désert.
Les hauts plateaux où broutent paisiblement des centaines de lamas
Ciudad del encanto : comme on avait booké le tour avec l'agence "Ciudad del encanto et ben on a eu le droit de la visiter (seule notre agence a l’autorisation de faire visiter ces formations géologiques étonnantes dues à l'érosion et au vent ). C'est un lieu immense telle une ville au milieu de nulle part.
Pause repas:
La cuisinière fait la bouffe sur le rebord du coffre!
Laguna Hedionda
Laguna Colorada de couleur
rouge sang due à des algues microscopiques : entourée de volcans, la lagune
abrite flamants et lamas.
Nuit à Huayllajara, dans un hôtel miteux. Altitude :
4700m. Température intérieure entre 0 et 3 degrés.
Cinq lagunes et leurs
flamants roses : Ramaditas, Honda, Hedionda, Charcota et Canapa. Leurs
eaux blanchâtres sont le refuge de flamants qui déjeunent tranquillement le bec
dans l’eau.
Salar de Chiguana
Ejercito de coral
Nuit à l’hôtel de sel à Puerto Chuvica : ici tout est en sel, des murs au sol en passant pas les chaises et les tables. Jeanne et Paul hallucinent !
Le salar
d’Uyuni, quant à lui s’étend sur 12 000 km carré. Sur
40 mètres
d’épaisseur alternent couches de sel et de glaise. C’est pourquoi il est
prudent de ne s’y aventurer que par temps sec et avec un guide local.
La respiration du sel
dessine des formes hexagonales sur des milliers de km. Vraiment très
esthétique. Et puis le salar, c’est aussi plus de la moitié des réserves de
lithium de la planète, peut être de quoi sortir la Bolivie de sa pauvreté et de
quoi participer à la fabrication de millions de batteries pour voitures
électriques. Mais on y reviendra.
On frappe à la porte. Il
est 5h30. Encore une fois, on se lève les yeux plein de sommeil. On (re)charge
les sacs sur notre monture, on (re)charge les enfants à l’arrière, mi-endormis,
mi-excités. Excités à l’idée de voir ce fameux salar -celui dont tout le monde
par ici, on l’est tous.
Bordel :
le plus grand désert de sel du monde !
On roule une trentaine de
minutes. Puis notre chauffeur coupe le moteur. Le silence est absolu, parfait. Et
puis on attend. Dans le froid du matin, l’appareil photo est prêt, disposé sur
son pied –merci Claude … On frisonne de bonheur. Et puis au bout de quelques
minutes, il se lève. Et tranquillement, doucement, la lueur orangée, élégante,
nous dévoile peu à peu le salar et
ses formes hexagonales.
Le moment est magique. Le sommeil a quitté nos yeux,
remplacé par une émotion profonde. Une nouvelle fois, la nature fait bien les choses …
Profondeur de champ, quand
tu nous tiens !
Emilie et Jeanne jouent les boliviennes!
Visite de l’Isla del pescado et ses milliers de
cactus géants.
Hôtel de sel désafecté sur le salar, plus utilisé
pour des problèmes de gestion de l’eau.

Be carefull !

Chaud devant !
Montagnes de sel : des
hommes piochent à longueur d’années pour dégager des briquettes de sel. Ces
dernières sont ensuite expédiées en grande partie vers le Chili tout proche par
camion.
Village de Colchani :
marché attrape touristes, rien de spécial. Ici, le sel se
vend moins cher
qu’ailleurs : 2 bolivianos le kg ( 20 centimes ! )
Galaxias, cementerio de las Chulpas
Cementerio de trenes : ces carcasses de trains servaient dans la
première moitié du XXème siècle à transporter des minerais jusqu’au Chili ou au
Brésil.
Départ pour Potosi dans un
taxi tuné et conduit par un branleur gominé. On attendra 2 heures que le taxi
se remplisse avant d’entamer les trois heures de route pour Potosi.
Heureusement encore de belles rencontres nous attendaient sur ce trajet.
Les hauts plateaux où broutent paisiblement des centaines de lamas
Ciudad del encanto : comme on avait booké le tour avec l'agence "Ciudad del encanto et ben on a eu le droit de la visiter (seule notre agence a l’autorisation de faire visiter ces formations géologiques étonnantes dues à l'érosion et au vent ). C'est un lieu immense telle une ville au milieu de nulle part.
Pause repas:
La cuisinière fait la bouffe sur le rebord du coffre!
Laguna Colorada de couleur rouge sang due à des algues microscopiques : entourée de volcans, la lagune abrite flamants et lamas.
Cinq lagunes et leurs flamants roses : Ramaditas, Honda, Hedionda, Charcota et Canapa. Leurs eaux blanchâtres sont le refuge de flamants qui déjeunent tranquillement le bec dans l’eau.
Salar de Chiguana
Ejercito de coral
Nuit à l’hôtel de sel à Puerto Chuvica : ici tout est en sel, des murs au sol en passant pas les chaises et les tables. Jeanne et Paul hallucinent !
On frappe à la porte. Il est 5h30. Encore une fois, on se lève les yeux plein de sommeil. On (re)charge les sacs sur notre monture, on (re)charge les enfants à l’arrière, mi-endormis, mi-excités. Excités à l’idée de voir ce fameux salar -celui dont tout le monde par ici, on l’est tous.
On roule une trentaine de minutes. Puis notre chauffeur coupe le moteur. Le silence est absolu, parfait. Et puis on attend. Dans le froid du matin, l’appareil photo est prêt, disposé sur son pied –merci Claude … On frisonne de bonheur. Et puis au bout de quelques minutes, il se lève. Et tranquillement, doucement, la lueur orangée, élégante, nous dévoile peu à peu le salar et ses formes hexagonales.
Le moment est magique. Le sommeil a quitté nos yeux, remplacé par une émotion profonde. Une nouvelle fois, la nature fait bien les choses …
Emilie et Jeanne jouent les boliviennes!
Visite de l’Isla del pescado et ses milliers de cactus géants.
Hôtel de sel désafecté sur le salar, plus utilisé pour des problèmes de gestion de l’eau.
Be carefull ! |
Chaud devant ! |
Village de Colchani : marché attrape touristes, rien de spécial. Ici, le sel se
vend moins cher qu’ailleurs : 2 bolivianos le kg ( 20 centimes ! )
Galaxias, cementerio de las Chulpas
Cementerio de trenes : ces carcasses de trains servaient dans la première moitié du XXème siècle à transporter des minerais jusqu’au Chili ou au Brésil.
La coca -10 mai
Quant
tu te balades en Bolivie, la première chose que tu remarques, c’est la taille
des joues des autochtones.
On
connaît tous le coca-cola, la boisson la plus consommée au monde –même au fin
fond de l’Afrique et la cocaïne, une des drogues les plus en vogue dans tous
les pays riches. Qu’en est-il des feuilles de coca ?

Pas encore essayé de mâcher les feuilles, en tout cas le maté de coca c’est bien bon.
Géographie/Environnement -7 mai
La Bolivie semble abriter des espaces naturels uniques. Il existe actuellement
une vingtaine de réserves naturelles protégées qui abrite une végétation
fascinante de richesse et de végétation : puya raimondi, fleurs, orchidées –dans les
vallées, cactus –salar d’Uyuni, plantes carnivores –Amazonie, eucalyptus
–importé pour les projets de reforestation.
Néanmoins, la surexploitation minière qui dure depuis des siècles engendre la
dispersion de métaux lourds toxiques dans l’air, dans l’eau, partout. Le pays
est évidemment dépendant de cette activité mais l’impact écologique est lourd,
sans parler des risques sanitaires pour les populations.
Autre explication de son retard économique et de son enclavement : la Bolivie est le seul pays avec le Paraguay à ne pas avoir d’accès à l’océan. Elle en possédait un jusqu’en 1883, date à laquelle elle perdit la « guerre du Pacifique » face au Chili. Depuis, des tensions persistent entre les deux pays.
Sachez que la Bolivie est 2 fois plus grande que la France et se divise en 5 régions dont entre autres l'altiplano et les vallées.
Notez enfin que la capitale constitutionnelle est Sucre et non La Paz.
Parcours prévu avant de rejoindre le Pérou :
Bolivia, passage de la frontière à pied -30 avril
Après deux heures de route
depuis Tilcara, dans un bus Panamericano de qualité très modeste, nous arrivons à La Quilca, ville argentine à la frontière bolivienne.
Il est 14 heures, le soleil tape
fort encore à cette heure-ci.
Comme à chaque arrivée c’est le branle-bas de combat avec les sacs : les récupérer au niveau des soutes du bus tout en surveillant les enfants et nos sacs à main. Mais ça c'est désormais rôdé.
Le pays possède des
frontières avec 5 pays : le Paraguay, le Brésil, le Pérou, le Chili et
l’Argentine par laquelle nous entrons.
Cette fois, ce ne sera ni
en avion, ni en bus mais bel et bien à pied que nous passerons la frontière. Faut avouer que ça a beaucoup plus de charme. C'est donc avec la banane que nous nous présentons au poste frontière.
Une fois les formalités
réglées, une fois les sacs de nouveau sur le dos, y’a plus qu’à traverser
le pont, toujours sous le soleil et voilà : Villazon, Bolivie
Même si le décor reste le
même au niveau des couleurs, des constructions, de l’ambiance dans les rues, la
traversée de Villazon à pied -le temps de trouver un bus- ne laisse pas
indifférent.
Les boliviens, et surtout les vieilles boliviennes
–traditionnelles pour la plupart ont leur style. Et quel style !
Bolvie, on t'aime déjà.
Tupiza -1er mai
La fête du travail est
aussi un jour férié en Bolivie mais nous n’avons trouvé aucun défilé dans
lequel nous immiscer. En tout cas, à tous, un bon 1er mai !
Tupiza est une petite ville entourée de curiosités géologiques dans laquelle nous restons 3 jours le temps de préparer notre excursion dans le Sud-Lipez et Salar d'Uyuni. Jeanne s'adapte peu à peu à l'ambiance très typique des marchés de la ville, Paul semble y être indifférent -en gros il s'en fout d'être ici ou dans le fin de la Mongolie- et nous, on sent que la Bolivie va nous plaire. Les gens sont plutôt sympas, le fait qu'il y ait les enfants aident beaucoup et c'est partout dans la ville qu'on discute à droite à gauche. Et d'où on vient, et qu'est ce qu'on fait ...
Bonne ambiance... énormément de rencontres.
Tupiza, c'est aussi la chouette rencontre avec 2 étudiantes de Rennes en vadrouille : les filles, vous êtes adorables ! Merci pour les bracelets.
Population indigène
Toujours est-il que le terme indio semble toujours
avoir en 2013 une connotation péjorative.
Aujourd’hui cohabite en
Bolivie une diversité humaine importante : aymaras, quechuas, guaranis,
blancs, métis, communautés d’allemands, immigrants japonais, indiens et
quelques noirs. Cette question des origines ne posent problème que lorsqu’il y
a des confrontations économiques et politiques.
Evo Morales
Avant d’entamer sa
carrière politique, Evo Morales vit près d’Oruro, d’abord éleveur de lamas avec
ses parents, il devient ensuite boulanger, avant Le Chaparé dans les années
1985, avec les milliers de mineurs licenciés.
Il remporte d’abord son premier mandat en 2005 avec 53,7% des voix et devient le premier indigène à être élu au suffrage universel en Amérique latine –avec son « gouvernement des mouvements sociaux ». Le 1er mai de l’année suivante, il nationalise le gaz et le pétrole bolivien. Il est ensuite réélu en 2009 avec 65% des voix. Beaucoup de tensions semblent persister depuis. Ses opposants lui reprochent ses liens avec les leaders de la gauche mondiale, comme Lula, Chavez ( paix à son âme) ou Raul Castro. En tout cas, des investissements envers les populations indigènes se poursuivent en matière de santé et d’éducation, même si les efforts ne sont pas toujours récompensés. Mais on y reviendra...
Ben alors Cédric, pas encore en Bolivie, qu'est-ce tu fous?
RépondreSupprimerLa suite ... Vite, la suite !!
RépondreSupprimer:)
Nous sommes très heureux de savoir que vous êtes bien arrivés en Bolivie. Vite la suite demande Alex! Coralie, Tom et Soulémane et tous les autres attendent aussi de voir les prochaines photos, surtout le désert de sel et l'hôtel en sel.
RépondreSupprimerLes élèves de la CLIS de Thibault
Tout simplement magnifique!!!!trop trop beau, je vous embrasse tous les 4!!!
RépondreSupprimerBravo aux photographes!Super les photos!Suivre vos aventures est toujours aussi passionnant et enrichissant.Bonne continuation Cordialement
RépondreSupprimerHeureux d'avoir été un peu "avec vous" pour cette si belle expérience!
RépondreSupprimerToujours autant impressionnés par vos photos, on voit que l'altitude vous réussie et tant mieux! Impressionnant vraiment, quelle chance
Plein de bisous à vous 4
Tata Estelle&Tonton Nico...
c'est vrai que vos photos sont superbes et originales ! J'adore les nattes de votre cuisinière. Sympas les boliviens de se prêter au jeu ! Bisous
RépondreSupprimerC'est beau, passionnant, déroutant, différent, enfin j'adore ..... Encore merci de le partager avec nous. Et félicitations pour vos photos et vos commentaires. Je vous bise fort.
RépondreSupprimerTata Cathy
Je suis en train de rattraper mon retard sur votre blog. Quel plaisir de nous faire parvenir tout celà. C'est génial de voir ces photos donc en "vrai", je n'ose imaginer. Je vous embrasse très fort.
RépondreSupprimerMélanie (Taussat)
Tout a déjà été dit ! c'est MAGNIFIQUE !
RépondreSupprimerLes "effets d'optique" sont hallucinants !!! Bravo au photographe
... A suivre ...
Tendres Bisous à vous 4
C'est encore plus vrai que dans les reportages télé. Vos photos sont très belles. Ici la pluie que nous avons ferait fondre tout ce sel et même le sucre...Avons hâte de vous rencontrer.Pleins de Bises à Jeanne et à Paul. Les parents de D et C du 63.
RépondreSupprimerIl faut que je cherche dans le dico d'autres superlatifs pour décrire à quel point ça fait du bien de vous lire et de voir vos sublimes photos !!! Vous irradiez tellement de bonheur qu'on en prends un peu au passage !!! Alors merci,merci et encore merci.... Profitez encore et encore !! Tout est magnifiques: vos écrits qui nous instruisent, vos photos et vous !!!
RépondreSupprimerBizzzzzzz, Aurélie K
Incroyables paysages ! Vos photos sont magiques et très drôles ! :-)
RépondreSupprimervraiment inoui moi je n'aime pas le soleil mais regarder les voyages des autres m'interesse enormement tres beaux paysages j'espere que vos enfants en garderons de tres bons souvenirs
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