Argentine


LES ANDES ARGENTINES du 18 avril au 1er mai


Un petit tour à l'école


Histoire de nous remettre doucement dans le bain (et oui, il va bien falloir qu’on reprenne notre travail quand même!), nous sommes allés visiter une école à Antogasto, au fin fond de l’Argentine.

Nous avons reçu un accueil très chaleureux de la part des maîtresses.

Les petits élèves de 6 ans étaient très calmes… On était loin de l’école archi bruyante de Bali. Ici, c’était la maîtresse qui parlait très fort et nos petits argentins semblaient bien attentifs !

Assis dans la classe, nous avons pu assister à une séance de mathématiques sur l’encadrement de nombres.

Encore un chouette moment pour Jeanne et Paul comme pour nous !





Tilcara -26 avril                          
Tilcara est situé à 22 kms de Pumamarca, à 2465 mètres d’altitude. La frontière bolivienne se rapproche. Nous y serons bientôt. Cette petite ville de 5 000 âmes nous sert de camp de base ces jours-ci. Les habitants ont vraiment des tronches, des vraies. Les traits tirés, burinés par le soleil, poussiéreux, leurs faces cadrent bien avec le paysage alentour, sec et aride.
On visite sa pucara, qui signifie forteresse en quechua. Elle date de l’époque pré-colombienne, comme beaucoup d’autres dans la région.
Sa position stratégique lui permettait de surveiller le village ainsi qu’une aire de production très étendue. C’est un ensemble d’habitations labyrinthiques, restaurées par des archéologues de Buenos Aires qui nous fait voyager au temps des Incas. Un voyage dans le temps au milieu des cactus, avec un superbe panorama alentour.
Pour la petite histoire, les pucaras semblent avoir été utilisés vers 1000/1480 ap JC et continua pendant la période inca jusqu’à l’occupation hispanique.
A l’arrivée de ces derniers, les peuples de la Quebrada étaient groupés en différentes tribus. Les Tilcaras, dont on parle aujourd’hui, étaient bergers et agriculteurs ; ils cultivaient du maïs, des pommes de terre, des haricots, des potirons, etc… avec un outillage évidemment rudimentaire en bois ou en pierre.
Ils pratiquaient l’élevage de lamas dont ils se servaient de bêtes de somme et pour leur viande et leur laine. Leurs vêtements étaient faits de tissus de laine, filés au fuseau, teintés et tissés sur des métiers de ceinture.
Après la conquête, la population diminua, les pukara restèrent à l’abandon, témoins d’une histoire passée.



Le nouveau pape, argentin -24 avril
Quand il a étu, en mars dernier, nous étions au Chili. C’était le délire, toutes les chaînes relayaient la fierté argentine. Il était le favori de Benoît XVI -ou Mr Joseph Ratzinger- au passé quelque peu douteux. Jorge Mario Bergoglio, archevêque argentin de 76 ans est désormais le nouveau pape. Le roi du monde. Les catholiques espèrent qu’il saura faire le ménage au Vatican, vu les scandales financiers et les procès pour pédophilie ces dernières années. Mais une fausse note vient ternir la partition ( une peu comme une sixte au lieu d’une 7ème diminuée ).
Outre le fait qu’il soit très conservateur –ce qui dans la logique des choses - contre l'avortement, même en cas de viol et contre le mariage homosexuel. Non, il s'agit surtout de son attitude lors de la dictature en Argentine (1976-1983).
La question qui tue ? Quelle fut son attitude en Argentine pendant la dictature ? 30.000 morts et disparus, une collaboration étroite de l'Eglise catholique avec les généraux. A-t-il laissé faire ? A-t-il résisté ? Malgré les protestations d'innocences, la controverse s'est installée.
A suivre.
 
Bref, tout ça pour dire que les argentins sont très croyants. Une grande majorité se signe en passant devant chaque église, qu'ils soient à pied, à vélo ou en taxi.



4ème étape, la quebrada de Humahuaca –du 25 au 29 avril

Après une nuit à Salta, nous voici repartis sur la route du nord, sur la route qui mène directement en Bolivie !

La route jusqu’à San Salvador de Jujuy n’a que peu d’intérêt, passons là-dessus.

Ce n’est qu’après que commence le quebrada de Humahuaca. Cette région abrite bien des surprises. Une zone sauvage où les maisons en pisé sont reines, où l’eau n’est que rare et où les habitants ont le teint halé. « Une Argentine dans l’Argentine » dit le Routard. C’est exactement ça. Loin de Buenos Aires, loin des changements politiques du pays, cette région inscrite au Patrimoine mondial de l’Unesco tant pour son histoire que pour sa biodiversité témoigne de plus de 10 000 ans de civilisation.

On aime le village de Tumbaya, on aime la route qui serpente au bord de formations géologiques étonnantes, on aime aussi la région de la paleta del Pintor ( la palette du peintre vous l’aurez compris ), étonnantes variations de couleur à même les falaises rocheuses désertiques. 

On aime Pumamarca et el cerro de los Siete Colores, montagne aux sept couleurs, du beige au violet en passant par le vert. Magnifique.




3ème étape, Calchi-Salta –24 avril

Les premiers kilomètres sont un vrai bonheur car ils sont bitumés. Après la piste d’hier, le goudron est le bien venu. Vive le pétrole. Nous suivons le rio Calchaqui, dont les vallées étaient autrefois le lieu de passage obligé entre le Chili et le Pérou. Les indiens du même nom qui vivaient dans la région de Cafayate –bien avant les Incas- sont connus pour avoir vaillament résisté aux colons espagnols. Ceux qui restent cultivent aujourd’hui le piment. Les voir séchés ainsi au soleil est un spectacle haut en couleurs.

 
La route est magnifique. Des milliers de cactus vivent là, isolés du monde sur ce sol si sec. Nous sommes au cœur du parc national Los Cardones. Un arrêt photo nous permet d’observer aussi la faune locale: un serpent sort d’une souche de cactus mort dans lequel on venait de donner un coup de pied et passe à 5 cm devant les pieds de Jeanne. La vitesse à laquelle il se déplace est impressionnante.

La route traverse ensuite un plateau d’altitude où les cactus ont disparu. Seuls quelques guanacos et troupeaux d’ânes survivent. Sauvages ou domestiqués ? On sait pas trop. Le vent souffle, la température chute.

La route nous mène ainsi tranquillement à 3.348 mètres, au col de Piedra del Molina duquel la vue est imprenable. Une petite chapelle est posée là, à cet endroit qui est situé, pour le moment, à l’altitude la plus élevée à laquelle on soit montée.



 
2ème étape, les vallées Calchaquies jusqu’à Cachi –du 22 au 23 avril
La route, ou plutôt la piste menant à Cachi, via les villages d’Angastaco et Molinos est longue et éprouvante mais on ne peut que la conseiller à tous ceux qui s’aventureraient dans cette partie du monde. C’est tout simplement magnifique. Compter 5 heures de route, prévoyez le plein et de l’eau et ça roule. Et oui ça passe avec une voiture de tourisme classique. Au programme, des formations géologiques impressionnantes, des maisons en pisé totalement isolées, des cactus qui règnent en maîtres absolus… La piste est en bon état globalement, seule la poussière

On arrive à Cachi usés par cette longue journée mais heureux. Le temps de prendre une douche et on se retrouve dans les ruelles du village, à la recherche d’un resto. Cachi nous plaît beaucoup, c’est tranquille. La nuit tombe, des ptits vieux tapent la causette, des plus jeunes retapent leurs mobylettes, des enfants jouent sur la place…



Des petites vidéos...Dans le sud de Salta


 



1ère étape, la quebrada de las Conchas et Cafayate –du 20 au 21 avril
3 heures de route sont nécessaires pour descendre jusqu’à cette première destination. La première partie de la route n’a rien d’extraordinaire puis peu à peu, le paysage change, la terre rougit –un peu à l’australienne- la végétation se fait rare, à part les cactus, seuls maîtres à bord. Les paysages deviennent de plus en plus spectaculaires.




La vallée de las Conchas abrite des formes étranges façonnées par le vent et l’eau dans cette roche ocre digne des plus grands peintres : Gargantua del diablo, Tres Cruces … 
Le plus impressionnant arrive ensuite avec un paysage digne des plus grands westerns. Le bon, la brute et le truand. Vraiment on s’y croirait.






Jeanne et Paul ont quand à eux décrochés –la route est longue on leur accorde- et tentent d’attraper de nouveaux pokémons. Le décalage entre l’avant et l’arrière du véhicule est saisissant…

               
Cafayate est une petite ville entourée de vignobles. Située au pied de la cordillère à 1660 mètres d’altitude, elle nous plaît beaucoup. On aime le calme de sa place et de ses ruelles. On aime la musique omniprésente dans les restos, musique à base de guitare et de flûtes de pan. Un petit coin bien sympa ma foi. Nous logeons dans un Hospedaje d’inspiration espagnole, avec ses chambres disposées tout autour d’un patio magnifique abritant fleurs, tables et chaises pour l’apéro.




Environnement -21 avril
C’est pas joli, joli. Pour résumer, en un siècle, les fôrets tropicales ont déjà perdus 70% de leur superficie. La forêt qui entoure les très fameuses chutes d’Iguazus ( qu’on ne verra pas, snif, snif ! ).
La cause : la culture du soja transgénique et l’industrie minière.
Le soja, c’est le nouvel or vert. L’Argentine est le 1er exportateur de farine et d’huile de soja. Tout ça pour nourrir le bétail européen et asiatique. Décidément, vu les conditions d’élevage des animaux en France ( et partout dans le monde ), vu les désartres écologiques et humains qu’entraînent la fabrication de leur nourriture, je m’oriente peu à peu vers la cause végétarienne. Par respect pour les bêtes, par respect pour nous même. Mais on en est pas là ; quand on mange de la viande depuis sa naissance, c’est un peu comme la clope…
Revenons à la folie du soja : les communautés autochtones sont explusées, les petites fermes ferment les portes, autant de familles jetées à la rue.
99% du soja est celui de Monsanto. Son  nom : RoundUp Ready. RoundUp car il ne peut être utilisé qu’en corrélation avec sa dose d’herbicide, le fameux RoundUp, fourni gracieusement par l’entreprise et qui tue tout sauf le soja transgénique. C’est par tracteurs et avions que le produit est pulvérisé.
La dispersion est alarmante, on retrouve des traces de pesticide dans le sang des habitants. Les associations déposent des recours et l’Etat continue de résister ( une taxe de 35% est appliquée sur chaque tonne de soja exportée ! ). La forêt recule.



Salta -20 avril
Salta est la ville étape un peu obligatoire pour visiter toute la région. Située à 1200 mètres d’altitude, c’est la plus grande ville de ce nord-ouest argentin. Fondée au XVIème siècle –en 1582- par les espagnols, elle a prospéré de part sa position géographique intéressante. De nombreux marchands y trouvaient une halte sur la route du Pérou et de la Bolivie.


C’est une belle ville coloniale avec de nombreux vestiges du temps où elle était prospère : sa cathédrale plaza 9 de julio, ses églises très colorées, ses couvents, ses demeures coloniales avec porches, patios intérieurs… Et puis ça y est, on se sent vraiment en Amérique du sud, du moins celle qui nous faisait rêver. Plus authentique, plus pauvre ; cette argentine là diffère énormément de la Patagonie, riche et adepte des flots touristiques mais se trouve plus proche de ce dont on attendait.
Après, ça reste une ville et ne vaut pas forcément la peine d’y rester plus longtemps. Nous logeons à l’hôtel Safiri, à 20 minutes à pied du centre. Le prix est correct et vu notre budget qui se resserre, c’est parfait. Les 217 pesos argentins par nuitée ne nous assassinent pas trop. Nous passons deux jours à gérer notre excursion. 


Ras le bol de la ville de toute façon. On loue une voiture et c’est parti pour une boucle de 9 jours.


Economie -18 avril
L’économie repose traditionnellement sur l’agriculture, avec à sa tête l’élevage bovin, l’agroalimentaire, le textile, la raffinerie et la pétrochimie. La viande est délicieuse, tendre, fondante... C’est un régal.
Buenos Aires a toujours servi de port d’exportation pour cette viande venue directement de la Pampa, le blé, les fruits et le vin. Depuis quelques années, les zones d’élevage, les forêts et les jachères laissent peu à peu la place au soja OGM.
L’Argentine est aujourd’hui obligée d’importer à son tour du lait et de la viande depuis le Brésil … Le comble du comble…


ARGENTINE PATAGONIE du 20 au 30 mars
 

FRITZ ROY
4 jours de pause à El Chalten, l'occasion de faire 2 randos autour du Fritz Roy... Superbe...























Le Perito Moreno, un glacier hors norme
 On savait que l’émotion serait au rendez vous mais avouons qu’en vrai, c’est hallucinant. Grandiose ! Il est là, face à nous. Un géant de glace de 14 kms de long sur 5 de large ( pour 70 mètres de haut ). Un géant que viennent admirer chaque jour des centaines de touristes. Par bus entier, on débarque l’appareil photo à la main, prêts à dégainer. Les cartes mémoire se remplissent... Les flash s'usent.
Mais à ce petit jeu, le glacier sort souvent vainqueur, quand, alors qu’on fait juste une pause, il se met à se craqueller et qu’un morceau gigantesque se détache avec fracas, provoquant des vagues énormes.
Zut, encore râté. On reprend l’appareil, à l’affut. 
En vain bien souvent.
Le Perito Moreno est le glacier andin le plus spectaculaire et surtout l’un des plus accessible, d’où notre choix de venir à El Calafate pour ne pas râter ça.


Le parc national des glaciers, inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco en 1981, est gigantesque ( 350 kms de long pour 50 de large ). Il englobe deux grands lacs : le Viedma au nord et le lago Argentino, le lac le plus grand d’Argentine. Tous les glaciers visibles dans ce parc ne sont que des terminaisons du gigantesque Helios Continentales, un glacier immense à cheval entre l’Argentine et le Chili. 



Introduction
L’Argentine, le pays du tango, et du folklore qui va avec, celui de la Pampa, le lieu de naissance du Che et bien sûr celui de Diego Maradona…
L’Argentine est le 2ème pays d’Amérique latine par sa taille, elle s’étend sur 3700 kms. Quand même ! L’Argentine c’est aussi le pays de la viande, le pays où quand tu commandes un steak t’en as pour 4 et où le légume est plutôt l’ennemi public numéro 1.
L’Argentine c’est aussi le pays des « che ». Ils mettent des « che » partout (comme en Uruguay d’ailleurs ) et quand tu débutes en espagnol, c’est pas forcément très simple.
                           
Avant les périodes de conquête, l’Argentine était peuplée par un grand nombre d’ethnies amérindiennes mais est aujourd’hui le pays qui, officiellement, en compte le moins. Moins de 3%. Officiellement car il pourrait y en avoir bien plus. Beaucoup se réclament des populations indiennes et crient au « génocide statistique ». Je n’en sais pas plus, la question est complexe. Ce qui est sûr, c’est que la plupart ont disparu.

Aujourd'hui, 90% des argentins sont d’origines européennes, il en va de même pour les coutumes, à part dans les villages du nord-ouest, où elles s’apparentent plus à celles de la Bolivie et du Pérou.

Au niveau politique, c’est aujourd’hui Cristina Fernandez de Kirchner qui est à la tête du pays. Ancienne sénatrice, elle succède à son mari en 2007. N’ayant qu’une vague idée de sa politique, je ne peux en tracer son portrait objectif. Je sais juste qu’elle encourage la production massive de soja OGM destiné à l’exportation.

Nous avons fixé notre choix sur:
- une partie de la Patagonie argentine
- la région des Andes au nord-ouest



1 commentaire:

  1. oulalala le serpent qui passait!cetait juste..encore un peu et croc les pieds de Jeanne.
    Nous adorons vos articles, les photos, tout tout et tout.

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